Numérique adolescent et vie privée (Épisode 3) : enquête statistique auprès des parents
Rédigé par Mehdi Arfaoui (sociologue) et Jennifer Elbaz (mission EducNum)
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01 juin 2024Le LINC et le pôle d’éducation au numérique de la CNIL enquêtent sur l'accompagnement à la protection de la vie privée des élèves de collège. Ce troisième épisode s'appuie sur un enquête statistique réalisée auprès de 600 parents d’élèves de collège.
Cadre méthodologique et limites de l’enquête
Cet article repose sur les résultats d’une enquête par questionnaires administré sur internet par notre prestataire, le CSA, entre le 30/10/2023 et le 9/11/2023, auprès de 600 parents d’enfants âgés de 10 à 15 ans, et suivant la méthode des quotas sur les variables suivantes : sexe, âge du parent, catégorie socioprofessionnelle et région d’habitation.
Le questionnaire administré contenait 25 unités de questions (disponibles ici) et portait sur quatre dimensions :
- Le niveau de compétence numérique que les parents estiment avoir, et en particulier sur la protection des données personnelles ;
- Les équipements numériques auxquels leurs enfants ont accès ;
- Les pratiques des parents pour accompagner leurs enfants dans leurs usages du numérique, notamment au regard de la protection de leur vie privée ;
- La perception des risques de violation liés à ces usages.
Les données agrégées résultant de ces questionnaires sont disponibles au téléchargement.
Concernant limites et voies d’approfondissement de cette enquête :
- L’enquête par questionnaire repose par essence sur des données déclaratives, ne nous permettant pas d’en déduire des données objectives sur les pratiques de la population, et nécessitant des précautions sur le sens à donner à ces réponses, notamment au regard du fait que des catégories différentes de la population peuvent interpréter différemment les questions et les items de réponses qui leur sont soumis.
- Les conditions pratiques de l’administration du questionnaire ont également nécessairement participé à biaiser la nature des réponses comme la nature des répondant-es. En particulier, le fait que le questionnaire ait été administré en ligne a de fait, et malgré la méthode des quotas, amené à une surreprésentation de répondant-es familiers des technologies numériques et ayant un usage fréquent d’internet – ce qui dans le cadre d’une enquête sur les pratiques parentales d’accompagnement au numérique ne constitue pas un biais mineur.
- Les contraintes formelles et budgétaire de l’enquête par questionnaire nous nécessairement limité dans l’étendu des questions que nous pouvions adresser à notre cible. A posteriori, plusieurs éléments nous semblent intéressants pour compléter cette enquête : un grain plus fin sur le profil socio-économique des répondant-es, notamment en lien avec le niveau de diplôme ; et le statut marital des répondant-es (les configurations familiales, incluant les familles monoparentales et parents divorcés semblent jouer un rôle central dans les modalités d’accompagnement adoptés) ; une information systématique sur le profil du conjoint lorsqu’il ou elle existe ; un grain plus fin sur la nature des inquiétudes parentales.
- L’interprétabilité limitée de données quantitative, tout comme les biais associés au mode d’administration du questionnaire, nécessiterait un approfondissement par le biais d’entretiens, permettant d’apporter du sens aux résultats statistiques, de confirmer, infirmer ou nuancer nos analyses.