Inscrivez-vous à l'événement air2025 : "Intimité des disparus, mémoire des vivants", mercredi 15 octobre à la CNIL
Rédigé par Régis Chatellier
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19 September 2025Les données post mortem seront au programme de l'événement éthique annuel de la CNIL, et du 10ème cahier Innovation et Prospective, Nos données après nous, publié à cette occasion.

Retrouvez le programme détaillé (horaires et intervenants) et le lien d'inscription sur le site de la CNIL
La CNIL vous invite à explorer les questions relatives aux données post mortem, le mercredi 15 octobre 2025 à partir de 14h00, lors de son événement de réflexion éthique, « Intimité des disparus, mémoire des vivants : quelle éthique pour les traces numériques ? », organisé en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France (BnF).
Cet événement sera introduit par Marie-Laure DENIS, Présidente de la CNIL, et clôturé par Gilles PÉCOUT, Président de la BnF. Il sera articulé autour de deux tables-rondes, et deux manières d’envisager les enjeux relatifs aux données post mortem, du point de vue de l'individu et de proches d’une part, de la société et de la mémoire collective d’autre part :
Table ronde 1 : De la mort à l’immortalité numérique : quelles pratiques ? quels enjeux éthiques ?
À l’échelon individuel, la mort numérique donne lieu à un ensemble pratiques. Qu’il s’agisse de médiatiser le décès de proche, décider du devenir des comptes de réseaux sociaux et services, mettre en place des espaces de commémoration, le processus de deuil numérique prend des formes diverses, individualisées. De nouvelles solutions promettent à leurs utilisateurs une immortalité numérique rendue possible par le développement et la démocratisation des systèmes d’intelligence artificielle. Ces usages soulèvent des questions éthiques et de société quant à notre relation aux « restes numériques » qu’aborderont des experts dans cette table-ronde, modérée par Fabien Tarissan, chercheur au CNRS, commissaire de la CNIL, membre du Comité consultatif national d’éthique du numérique, avec :
- Philippe CHARLIER, directeur du Laboratoire Anthropologie, Archéologie, Biologie (LAAB), UVSQ / Paris-Saclay - Mission de préfiguration du Musée et Centre de recherche Anthropologie, Archéologie, Biologie (MAAB). Il est l’auteur de Autopsie des fantômes. Une histoire du surnaturel (Tallandier, 2021) mais aussi de Comment faire l'amour avec un fantôme. Anthropologie de l'Invisible (Editions du Cerf, 2021).
- Fiorenza GAMBA, sociologue, chercheuse à l'Institut de recherches sociologiques de l'Université de Genève, membre du bureau scientifique du Centre International d'Études sur la Mort. Elle étudie les représentations contemporaines de la mort et de l’immortalité, notamment le deuil, les rituels de commémoration numériques et leurs enjeux éthiques.
- Fanny GEORGES, maîtresse de conférences HDR en Sciences de l’Information et de la Communication (SIC) à la Sorbonne Nouvelle, Institut de la Communication et des médias/UFR Arts & Médias. En 2025, elle publie La construction sociale des mythes sociotechnologiques - L’immortalité numérique (L'Harmattan).
- Bastien MIRAULT, directeur général du Groupe Funecap qui propose des services associés aux données post mortem, notamment pour la gestion et la fermeture des comptes de réseaux sociaux.
Table ronde 2 : Des données personnelles à la mémoire collective : quels enjeux éthiques pour la conservation du patrimoine numérique ?
À l’échelon collectif, la démocratisation du numérique a eu pour corollaire une expansion sans précédent du dépôt de traces laissée par des personnes qui publient, partagent et même « aiment » en ligne. Depuis les pages personnelles des années 1990, aux blogs, jusqu’aux réseaux sociaux, ces contenus « générés par les utilisateurs » ont alimenté le web, tout autant que des traces moins visibles, sous la forme de métadonnées. C’est tout une « histoire du temps présent » qui s’est constituée, en partie à base de données personnelles, auxquelles conservateurs et historiens doivent se confronter. La sauvegarde des cultures numériques pose ses propres questions éthiques, qu'aborderont les intervenants, du point de vue des archivistes, des conservateurs et des historiens, lors d’une table ronde modérée par Laurence FRANCESCHINI, conseillère d’État et membre du Collège de la CNIL, avec :
- Emmanuelle BERMÈS, archiviste paléographe et conservatrice générale des bibliothèques. Elle est l'autrice de De l’écran à l’émotion - Quand le numérique devient patrimoine (Ecole nationale des Chartes - PSL, 2024).
- Alexandre FAYE, conservateur à la Bibliothèque nationale de France (BnF) au sein du service du Dépôt légal numérique, spécialiste des archives web. Depuis 2020, il accompagne les projets de recherche dans leur usage de cette nouvelle source documentaire et est à l’initiative du projet Skybox : skyblogs à ciel ouvert.
- Caroline MULLER, Historienne du XIXe siècle, est spécialiste des archives personnelles et de l'intime. Elle mène une réflexion critique sur les enjeux éthiques et méthodologiques du travail avec des archives, en particulier en contexte numérique. En septembre 2025, elle publie : Écrire l'histoire. Gestes et expériences à l'ère numérique (Armand Colin).
En interlude de ces tables-rondes, vous pourrez assister à deux présentations :
- Cahier Innovation et Prospective n°10, Nos données après nous : ce cahier sera remis aux personnes présentes, et rendu accessible en pdf. Il proposera des analyses, pistes de réflexion et des recommandations pour mieux aborder les implications juridiques, éthiques et sociales des données post mortem.
- Post-Mortem, un projet de fiction-prospective : François HOUSTE et Julie GIRARDOT, pour l'agence Mon Oncle, présenteront une exploration des imaginaires du numérique et de la mort qui a débouché sur la création de quatre récits de fiction reprenant les grands enjeux des données post mortem : mémoire, fantômes, transcendance, héritage.
Programme détaillé (horaires et intervenants) et lien d'inscription sur le site de la CNIL